C'est un jour fruit que j'ai retrouvé mes racines.




Cette fois ci - hier soir, le 6 novembre - il y avait (comme lors de mes deux précédentes visites) un programme intéressant au Wine Bar du Boutique Hôtel.
Avec, j'ai envie de dire bien sûr, le choix délibéré du bio ou biodynamie. Qui me lit régulièrement (il doit bien y avoir 2 ou 3 personnes ... surtout si mes filles me lisent) sait que ce n'est pas, a priori, ce qui me fait me déplacer spontanément : je n'ai pas ce prérequis du bio / biod pour boire un vin et/ou l'apprécier.
M'enfin j'ai pas non plus de rejet de principe (du vin, pas du discours directement branché sur les galaxies lointaines : on l'aura là aussi compris), l'essentiel est bien sur que le vin me cause, le reste ...

Bref : un programme intéressant par les vins proposés.
Le truc éclectique - en respectant la consigne bio biod de départ -, au moins par le style et l'origine géographique, avec des vins que je n'avais pour la plupart jamais goûtés. 
Et puis au delà des vins il y a aussi le lieu qui est plaisant.
Je craignais qu'il soit plus plaisant en été qu'en hiver ... et puis non, c'était bien aussi ce soir de Novembre.
Comme au bout d'un moment il faut bien manger, au moins un peu, et que tant qu'à faire il faut que ce soit bon - surtout quand c'est simple - il y a des trucs à manger.
Sympathiques assiettes froides lors de ma dernière visite.
Là je suis allé vers les tapas.

Après tout j'ai aussi des ancêtres espagnols ! (ainsi d'ailleurs qu'un employeur espagnol).
Belle présentation, saveurs plus que plaisantes.
Rien à redire.
(une petite douceur peut-être à la fin ?)

Mais le but premier c'était les vins et c'est d'ailleurs par là que j'ai commencé, ne tentant les tapas qu'ensuite, en profitant alors, parfois, pour revenir sur telle ou telle bouteille.

 Alors, les vins ...

Très joli ce Riesling.
Pas forcément facile à partager ou faire découvrir tant son nez part dans l'hydrocarbure ! Mais c'est ainsi que je les aime !
C'est droit, équilibré, typé Riesling : vraiment bien.
Pour moi la bouteille du soir. De toute évidence celle qui, à elle seule, justifiait mon passage.
Bon, bien sûr, il aurait pu être un poil plus long, un rien plus gras ... ç'aurait alors été un Grand Cru j'imagine !?
Clairement le genre de quille que je ferais volontiers entrer en cave.
A suivre, donc ! Voir aussi, du coup, le reste de la gamme même si le Gentil, goûté plus tard, est certes un vin réussi ... mais qui ne me parle pas. Ou moins.





Il y avait aussi ce vin qui, lui, n'était pas une vraie découverte : j'ai en effet parfois eu l'occasion de le goûter "en pièces détachées" au fil de son élaboration.
En revanche je ne me souviens pas l'avoir goûté une fois fini, et puis si c'était le cas je n'en parlerais sans doute pas (déontologie et tout ce genre de choses : j'en parle par ailleurs, je n'y reviens donc pas).


Bref : jolie bouteille.
Certes sans prétention, mais le vin est aimable, équilibré et surtout fort buvable.
On ne 
lui en demande sans doute guère plus !? 






Aussi une série de Durfort-Vivens.
Si le second ("Le relais de Durfort-Vivens") en 2009 était plutôt agréable à goûter, j'avoue avoir eu plus de mal avec les premiers vins.
2006 est pas mal, passons sur 2008, c'est surtout 2009 que j'ai trouvé en retrait : pour un second de Margaux, en particulier sur ce millésime, je m'attendais à quelque chose d'un chouïa plus puissant, plus ample et dense.
On me rétorquera, et on aura sans doute raison, que c'est élégant, voire bourguignon.

Certes. 
Sauf qu'on est à Margaux et que même si on y attend élégance et harmonie - et sans doute y sont ils - il me semble qu'un poil de densité en plus ne serait pas trop demander.
Bon, dans ces conditions, on ne déguste pas forcément au mieux (et sans doute ais je le palais faussé par toute ces années passées à me pencher sur mes copines les levures œnologiques ...).
N'empêche. 

Bon : tôt ou tard je retournerai les goûter au château. Juste pour être sur.


Non, en fait, la vraie rencontre c'était Cassini.


Les
 Cassini.
Tous les Cassini.
Bien sur le vin.

Mais pas que !
Cassini ...

Entendu parler, jamais goûté : je parle de l'actuel et de ses créations, les vins.
Entendu parler, et étudié compulsivement : je parle de l'ancêtre et de ses créations, les cartes !

Cassini ... on est cons des fois (oui, surtout moi) : je n'avais jamais fait le lien entre les deux !
Pourtant il y a déjà un bail que je me suis risqué à un peu de généalogie, avec plus de succès du côté maternel (car en Espagne c'est pas évident d'avoir des infos, même en s'adressant directement aux curés), en particulier vers les ancêtres de ma grand mère maternelle dont la souche semble bien enracinée en Poitou, dans les environs de Montmorillon et Belâbre.
J'étais alors remonté jusqu'à l'un de mes ancêtres les plus anciens, ce Jean Lestrigoult, mort le 12 mars 1684, et qui prit le nom de sa terre. Il figure en effet sur divers actes comme "Jean Lestrigoult, sieur de Charpillé".
Ce furent les superbes cartes de Cassini, de beaux objets contemporains du dit ancêtre et dont la précision est exemplaire (et pas seulement
quand on pense aux moyens de l'époque) qui me permirent de situer précisément ce "Charpillé" : au Sud Est de Béthines. Les mêmes cartes me permettent de situer les terres des parents de Jean et de quelques autres notables de la région dont je descends aussi, par le jeu des alliances. Par exemple, vers Montmorillon avec Louis Gaultier (1612 - 1650), "Sieur de l'Islette", sur la Gartempe, où il détenait un moulin. Lui n'était pas notaire mais collecteur de la taille ainsi qu'archer et huissier de la maréchaussée de Montmorillon. Ça fait envie.
Ouais : Béthines, Montmorillon et tous ces bleds là : faut quand même savoir où ça se terre ...

Bref, Cassini le vin :





En dégustation - comme en bien d'autres matières - je revendique la subjectivité. Donc là, forcément, je pars sur des bases élevées ...

N'empêche ...

Joli Bordeaux (2012) : du fruit et des fleurs, agréable matière pour qui recherche un vin de soif et de plaisir. Le genre de quille que tu tombes presque sans t'en rendre compte.
Très plaisant, même si je n'en mettrai probablement pas en cave (je préfère les cartes : elles ont un meilleur potentiel de vieillissement).

Le Saint Emilion (2012) est dans un style et un registre très proches, avec un pouième de bois en plus qui ne suffit pas nécessairement à en faire un Saint-Emilion.




Il y avait aussi un petit Beaujolais bien rigolo.
Si ce n'est que c'est bien la peine de revendiquer les levures indigènes pour être à ce point typé banane & bonbon anglais !
Oui, je sais, c'est mal ce que je fais. 

En même temps pour moi c'est inconfortable d'avoir été, jusque là, à ce point consensuel ...

Quelques autres vins également pour lesquels, si je n'avais pas de reproche à leur faire, ils ne m'ont pas assez parlé pour qu'à mon tour j'ai grand chose à en dire.




Pour finir sur une note désagréable, je tiens à préciser que justement désagréable je ne l'ai presque pas été : j'ai en effet fort consensuellement sorti mon joker lorsqu'une discussion a basculé sur le thème suivant (je cite de mémoire) :


- "On est en jour fruit aujourd'hui ?"

- "Oui, c'est bon, on est en jour fruit. On peut goûter."

- "En même temps les jours racine tu peux goûter les vins qui ont une belle minéralité."

(puissent-ils me pardonner)


Je me suis quand même dépêché d'aller récupérer ma caisse (qui, n'en déplaise à ma fille n°2, n'est pas une caisse bois de 4 - private joke, comme toujours -), car se garer dans un parking souterrain quand on n'est pas en jour racine, je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée.





Commentaires

Enregistrer un commentaire