55ème Congrès des oenologues : prémisses.

Avant de revenir au congrès des œnologues - ma dernière participation remonte à 7 ou 8 ans - d'abord préparer ma valise.
Oui, je sais : j'ai des joies simples ...

Et comme de toute évidence préparer ma valise me laisse du temps de cerveau libre : en profiter pour me remémorer ceux des congrès qui ont précédé et auxquels j'ai participé.

D'abord mon tout premier, en Alsace. 1999, je crois.
A l'aéroport on m'avait refilé une Punto.
Verte, la Punto.
Le truc dont, normalement, personne ne voudrait.
Un genre de collector.
Sans doute est ce pour cette raison que, lors de la soirée vigneronne, elle fut la seule à être forcée.
En même temps, comparée aux grosses berlines garées à côté il est clair que la Punto était plus vite ouverte : ce genre de truc tu l'ouvres avec un décapsuleur ...
C'est le lendemain que c'est devenu rigolo, quand la Police locale a exigé de voir la bagnole pour constater l'infraction, puis pour y faire une recherche d'empreintes.
Devant ma surprise - à Toulouse j'en étais à 3 cambriolages (dont un avec empreintes trèèèèès visibles) sans que le commissariat local en ait été particulièrement mobilisé, ni même ému - l'imperturbable inspecteur Murdoch local (maréchaussée de Strasbourg) répondait avec un brin de condescendance :
Ici, c'est la procédure réglementaire et obligatoire. Chez vous aussi !
Mais Toulouse : c'est que là bas, c'est le sud !
J'ai fini le congrès en Punto verte, avec la fenêtre conducteur à l'horizontale, constellée de poudre de magnésie.

L'Alsace, j'y suis retourné pour un autre congrès, quelques années plus tard.
Lors d'une promenade dans les vignes (vu les musicos alignés le long du chemin, j'imagine que selon les normes locales c'était une méchante rave-party. Le maximum de la grosse déconne.), ce fut l'occasion de découvrir les très beaux Rieslings de Guy Wach, au Domaine des Marroniers.
Il faudrait que j'en refasse rentrer, pour les mettre aux côtés de ceux de Barmes Buecher ! Aussi très beaux mais découverts plus récemment.
Ce congrès fut aussi l'occasion, sans doute pour la dernière fois, d'aller écouter Lolo parler pinard sur une estrade. Je sais plus trop ce qu'il avait dit, juste que c'était bien.
Bien, et sans doute mieux que notre première présentation commune à Vinitech ! Présentation en forme de numéro d'équilibristes complices, alors que nous étions à peine revenus d'Australie : complètement décalqués par le décalage horaire on s'escrimait ... pendant que notre importateur chinois piquait nos sandwiches, et que le chef de marché France, super concerné, faisait visiter le salon à son pôpa et sa môman.
O tempora, o mores et tout ce genre de choses.

A propos de présentations ... il y eut, bien sur, la conf que j'ai faite lors du congrès de Pau.
Un grand moment d’œnologie.
Deux de mes papiers devaient paraître quasi consécutivement dans la Revue Française d’œnologie : le support de ma conf qui traitait des interactions levures et bactéries, puis un autre, plus général, à propos de la gestion des fermentations.
Bien sur, à la revue, ils s'étaient plantés et avaient interverti les deux articles.
Pas un drame en soi.
Ca a donné ceci :

Fuster A., Krieger S., Contrôle de la fermentation malolactique : une approche pratique. Revue Française d'Œnologie, n° 194, pp. 14-17. 2002

Interactions Saccharomyces cerevisiæ / Œnococcus œni : les prendre en compte pour une meilleure gestion de la fermentation malolactique. Revue Française d'Œnologie, n°196, pp. 14-17. 2002

Ceci qui me valut une agression en règle de la part du président de séance, "étonné" que le papier et la conf soient si peu raccord. Il faut quand même dire qu'il n'avait pas, auparavant, pris la peine de me contacter, se contentant de vaguement feuilleter la revue juste avant de me présenter.
Bon, en même temps ce n'était qu'un prétexte.
Il n'empêche que cet échange fut vivifiant ... et fit beaucoup pour me rendre sympathique et crédible auprès de l'assistance du jour.
Merci, quoi.
Cerise sur le gâteau : j'eus droit aux félicitations immédiates du Pr Maujean (il est vrai que j'avais, en toute dernière minute, eu l'idée d'entamer ma présentation par une référence aimable à une précédente intervention de Lemaresquier, lors d'un déjà ancien congrès des œnologues) puis, lors de la soirée de gala, regardant Claude Flanzy danser un irréprochable rock j'eus l'étonnement et le plaisir de le voir s'interrompre pour venir me dire :
Votre présentation était très bien.
Si j'ai un reproche à vous faire, c'est que vous parlez parfois un peu trop vite
.
Au delà d'être brillant cet homme était charmant (et il est vrai que je parle souvent trop vite).
Charmant, touchant aussi : comme lors de cette intervention plus personnelle lors d'un autre congrès. Ceux qui y étaient s'en souviennent forcément.
C'est un euphémisme, doublé d'une affligeante banalité, de dire que sa récente disparition est une réelle perte. Sur bien des points.

Parmi les grands moments il y eut aussi le fameux congrès avec ce mémorable repas, à Collioure.
Mémorable!
Presque autant que la cargolade de midi, lorsque les champenois se mirent à renvoyer systématiquement toutes les barquettes d'escargots ... au grand plaisir des sudistes.

Un autre grand moment de congrès fut la soirée autour des bulles de Loire, dans l'Abbaye Royale de Fontevraud.

Presque aussi grand que cette discussion avec mon PDG de l'époque, lors d'un congrès champenois :
Oui, je sais que c'est négocié.
Je sais qu'il y aura des clients importants.
Je sais que c'est toi qui paye.
Mais non, vraiment : le concept "une bouteille de Champagne achetée = un strip tease offert", ce sera sans moi
En revanche, au même congrès il y eut aussi une intéressante dégustation chez ce bon vieux Dom Pé - un concept auquel j'adhère, même si l'un des vins me laissa un peu perplexe.

Puis bien sur le Congrès d'Hyères.
Il y a le ciel, le soleil, la mer, ... (air connu)
Peut-être en ais je oublié un ou deux autres ?

Mais plus le temps : là je dois y aller ....

Oui, à celui du Cap d'Agde : le 55ème.

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