Le père Noel et les tarentules.




Le truc s'annonçait moyennement bien : le réveillon de Noël chez ma mère, avec les deux tiers de mes enfants c'est OK, mais faire un break à mi parcours pour aller jouer les le père Noël de substitution (en costume) chez les voisins ...
Oui : je sais bien que les voisins sont sympas, et lui rendent régulièrement service.
N'empêche ...

C'est qu'à ce jour ma seule vague tentative d'imitation du père Noël remonte à la nuit de Noël au cours de laquelle j'avais, après dépose des cadeaux, bloqué ma capuche rouge (oui : j'ai eu une capuche rouge) sous le tablier métallique de la cheminée pour que le lendemain mes filles croient que le père Noël l'y avait perdue par inadvertance en refermant derrière lui, au moment de repartir par où il était arrivé.
Elle l'ont cru.
C'est naïf les filles, à cet âge là.

Malgré cet incontestable succès, de là à envisager sérieusement de porter, en public, le costume rouge et la fausse barbe aimablement fournis par les voisins il y a assez d'espace pour y garer traineau, rennes et lutins !

En plus le tissu grattait terriblement.


Alors il fallait s'échauffer autrement qu'en paroles, aussi oublier ce qui allait suivre.

Alors quoi de mieux qu'une cheminée qui chauffe (pas moyen de l'emprunter pour y livrer quelque cadeau que ce soit) et un Brut Nature de chez Drappier ?





Le Brut Nature de chez Drappier est mon carburant de base quand on en vient aux bulles (un jour, pour voir, il faudra que je me décide à une comparative à l'aveugle entre Brut Nature et Brut Nature zéro sulfites). Même si leur rosé, qui est un des rares vrais rosés de Champagne, techniquement parlant, est lui aussi un beau vin.
Certes ce n'est peut-être pas ce que j'ai bu de plus grand en Champagne, mais c'est un beau vin droit, sec, précis, équilibré et un rien austère.
J'aime beaucoup.



Ensuite ?
Ensuite, n'ayant rien amené je suis allé fouiller dans la cave de ma mère, délaissant les Bordeaux mais ne sachant trop vers où aller.

C'est une vague envie de meurtre pré déguisement qui m'a sans doute conduit vers cette bouteille qui attendait dans un coin, depuis un bail : le Carnache (2006) du Château de Maylandie, en Corbières Boutenac.
Carnache ? Carignan et Grenache à parts égales.
Titre, sous titre (Petites vendanges entre amis) et empreintes sur l'étiquette en référence au film "Petits meurtres entre amis".
Un vin que, sur ce même millésime, je buvais avec plaisir il y a quelques années et dont j'étais curieux de voir comment cette toute dernière quille avait pu évoluer et, je l'espérais, tenu.

Belle couleur rubis soutenu, avec une teinte qui indique un début d'évolution.
Nez intense, bouqueté, où se retrouvent notes de fruits mûrs macérés à l'alcool. Un peu comme la confiture de vieux garçon ou la cartagène que faisaient ma grand mère, avec une dominante pruneau accompagné de notes épicées et d'une pointe cuir.
Belle bouche, ronde, de bon volume. Agréables notes fruitées épicées en bouche et jolie finale qui finit malgré tout un peu abruptement.
Sans doute aurait il fallu le carafer une heure ou deux : au début sa jolie fraîcheur rendait la finale un rien sèche puis tout çà s'est assez rapidement joliment fondu.
Le fond de bouteille laissé à température ambiante a été fini le lendemain et s'est bien comporté (aucune trace d'oxydation excessive au nez comme en bouche).Bien sur, entre le soir et le lendemain il y eut la séquence transformiste.

Aucun enfant n'ayant pleuré, on doit pouvoir se baser sur ce seul constat pour considérer ma prestation comme un succès incontesté sinon incontestable.

Sans doute le succès fut il du au moins pour partie à mon imbibation préalable à la prestation.


Je fus d'ailleurs, fort judicieusement, accueilli non pas avec un verre de lait mais avec une coupe de Champagne.
Sans doute est ce un effet du réchauffement climatique qui a permis de faire pousser de la vigne, en Laponie ? (puis franchement le lait de renne : c'est très surfait !).




Sinon, dans ma hotte personnelle et privée, j'ai trouvé quelques jolis disques dont l'enthousiasmant "La tarentella - Antidotum Tarentulae" par L'Arpeggiata de Christina Pluhar.

La bande son, réjouissante, a été largement utilisée pour le film tout à la fois tendre, frais, drôle, émouvant et donc très vivant et humain qu'est "Tous les soleils", de Philippe Claudel.





Joyeux Noël à tous mes lecteurs.








Nota :

Etant à Moissac, j'ai profité de la Messe de Noël pour aller expier mes péchés du soir (et peut-être une partie de ceux qui ont précédé).


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