La crucifixion de Saint Pierre

Le cosmique de répétition, mon article pour "En Magnum n°4", a été diversement reçu. Il y eut par exemple mon jugement par contumace sur le mur Facebook de Pierre Guigui, une mascarade évoquée sur mon blog. Il est inutile d'y revenir. 

Si ce n'est que j'ai "En Magnum 6" avec moi, et que sous la plume du même P. Guigui, on y trouve "Une réponse à André Fuster". 
Venant de celui qui a passé tant de temps à réclamer le débat constructif qu'à chaque fois il a pourri en dépassant les bornes de la décence, le projet est intéressant. 
Au moins parce qu'étant publié ailleurs que sur Facebook j'imaginais qu'il aurait enfin un minimum de tenue. 

 
Car sur Facebook, c'était visiblement pas gagné ...

Or ce papier est scandaleux : nous sommes là en plein dans ce que Lippmann désigne par "fabrication du consentement", et Bernays par "propagande".


P. Guigui transforme mes mots, mes phrases et leur intention. En outre, faisant assaut de données farfelues ou sans lien avec ce à quoi il prétend répondre, il les empile de façon totalement désorganisée. 

Quel rapport tout ce fatras a-t'il avec ce que j'ai écrit ?
Quel est le but, à part rechercher un effet choc sur le lecteur ...
et l'éloigner du propos initial !
Au delà du fait que ce chiffre mériterait d'être expliqué et son origine clairement identifiée,
encore une fois quel rapport a-t'il avec mon propos ?
 
Il rend ainsi le tout totalement incompréhensible en le noyant dans une logorrhée qui, sous les apparences de la connaissance et de la conviction, ne fait que nier l'information initiale sans jamais y répondre.

Pour ma part, convaincu que toute personne présentera ses actes comme bons et positifs, dans "Le cosmique de répétition" je choisissais de fonder mon argumentation non pas sur les discours mais sur les seuls faits. 
Pour cela je me penchais sur les pratiques de terrain, et surtout sur leur traduction dans la pharmacopée. 
Je m'interrogeais alors : 
"mais qui se soucie des faits ?". 
Qui ? 
Certainement pas P. Guigui qui, partant de ses a priori, manipule et réécrit mes phrases et, tel Gletkin1, me prête des intentions et des actes qui me sont totalement étrangers. 

Il dénature totalement mon propos et se hasarde même à le modifier pour le plier à ses besoins : suivant Léon Festinger dans sa "théorie de la dissonance cognitive" il s'ingénie à réduire l'écart qu'il y a entre les mots que j'ai utilisés, leur sens objectif et le jugement très subjectif qu'il porte sur mon discours.
Plus simplement : il écrit délibérément des énormités qu'il m'attribue pour s'en servir afin de "démontrer" que je suis dans l'erreur.


Il y a une certaine logique dans ce discours : j'ai critiqué le fonds de commerce de P. Guigui en y portant un regard sceptique. Il lui importe donc de décrédibiliser mon scepticisme et, idéalement, de le "criminaliser". 
Alors quoi de mieux que monter un dossier de toutes pièces ? 

L'utilisation de faux, destinés à semer le doute ou à accréditer une thèse, est l'une des méthodes de désinformation les plus répandues. 
Pendant l'affaire Dreyfus2, le commandant Henry falsifie certains documents et en crée d'autres de toutes pièces. Henry, Guigui et tant d'autres essaient de donner corps à leurs fantasmes et, à partir de leurs créations, justifient leurs actes.
Peut-être même arrivent ils, dans leur délire, à s'auto persuader de l'authenticité de ce qu'ils viennent d'inventer ? Tout comme Henry, Guigui fait un travail de faussaire qui, au delà des ciseaux, repose sur quelques éléments dont la linguistique s'est emparée. 

Sachant que ce qui fait sens est moins le langage en tant que tel que le co-texte et le contexte, P. Guigui détruit le co-texte dans lequel s'inscrivent mes phrases. 
Le co-texte, ce sont tant les mots précis employés que les modalisateurs qui modifient leur sens.
Nous en avons un parfait exemple avec le "jusqu'à" que P. Guigui omet sciemment lorsqu'il me "cite".

"jusqu'à", c
e petit mot innocent dont la présence ou l'absence mène à des lectures radicalement différentes. 


Selon P. Guigui, je prétendrais qu'il vaut mieux préférer un produit de synthèse
au Cuivre, car il exige d'être épandu à 6 kg/ha


P. Guigui, faussaire amateur, met des guillemets à sa "citation" mais a tronqué mes propos :
il élimine mon "jusqu'à", donc le co-texte. De plus il ment éhontément : à aucun moment je ne
dis ni même suggère que, pour lutter contre le mildiou, telle méthode est préférable à telle autre.
En outre il ne tient aucun compte du contexte : mon propos est seulement de dire que l'objectif
du Grenelle est à mon sens absurde (comment peut on aborder l'utilisation des pesticides par le
seul prisme de leur poids ?) et contradictoire avec le passage au bio qui utilise des produits lourds.

On n'est jamais trop prudent, alors P. Guigui modifie également le contexte de la phrase qu'il vient de tronquer avant d'enfoncer le clou dans une belle démonstration rhétorico-pragmatique des plus manipulatoires.

C'est un modèle de discours de propagande.

Car à aucun moment je ne dis que "les nouveaux produits, eux, ne présentent pas de danger", pas plus que je ne prétends "qu'il vaut mieux préférer, pour traiter le mildiou" l'utilisation de tel à celle de tel autre.
Je ne fais que relever la contradiction que je vois dans l'association de la volonté de diviser par deux le tonnage des pesticides utilisés et du dogme du remplacement des produits de synthèse par des produits naturels (bien souvent plus lourds). 


Sur le cas particulier du Resplend de BASF, avec lequel P. Guigui prétend venir me chatouiller de près, comment dire ...


Voilà : le Resplend je m'en tamponne le coquillard avec une patte d'alligator femelle. J'aurais aussi bien pu parler de perlimpinpinate de potassium !


Je n'ai jamais été en relation avec BASF et n'ai jamais été en situation de prescrire ce produit de quelque façon et pour quelque raison que ce soit (ce qui est d'ailleurs la première des raisons expliquant pourquoi mon choix s'est porté sur ce produit là).


Alors q
uel est mon propos avec cet exemple ?


Simplement dire que ce produit de synthèse, quoiqu'il en soit de son intérêt réel ou supposé et de ses limites réelles ou supposées, s'utilise à moins de 600 g par hectare et par passage, ce qui est bien moins (au niveau pondéral) qu'un traitement au cuivre (quelle que soit la forme choisie pour ce pesticide bio).

En ce sens il me semble donc emblématique des limites du Grenelle qui prévoit le passage au bio conjointement à la diminution de moitié du tonnage des pesticides utilisés.


Dès lors, toute autre interprétation, et en particulier celles faites par P. Guigui, relève de la lecture partielle, partiale et partisane.
    


Serait ce là mon attaque contre les produits bio ?
Nulle attaque, seulement une remarque de bon sens, basée sur des faits.

N'en déplaise à P. Guigui je me borne à dire que la seule approche quantitative, faisant abstraction de la dangerosité des produits et de leur concentration, me semble absurde. 

Bien entendu à aucun moment je n'évoque quoi que ce soit se rapprochant des intentions que P. Guigui me prête dès l'entame de sa fiction (grammaticale1 ?). 

On cherchera en vain, dans mon texte, toute ressemblance avec le passage entre
guillemets qui, selon Pierre Guigui, est "en substance" le discours que je tiens.


En outre, quoi qu'il puisse en dire : comment pourrais je décemment pointer la dangerosité ou la toxicité des préparats biodynamiques alors que, bien au contraire, je ne fais que supposer leur totale inocuité ? 


La version de P. Guigui sur mes arguments
 
Visiblement, mon commentaire sur la toxicité des préparats biodynamiques ...
n'existe que dans les fantasmes de P. Guigui
 

Alors lire, sous la plume de P. Guigui que je maquille et distors la réalité est un pur plaisir d'esthète (mais çà énerve un peu quand même).

Un vrai comique naturel !
Délicieuse remarque venant de celui qui passe son temps à détourner et modifier mon propos.


Je dis (et je répète) qu'il existe des pesticides biologiques et que comme tout pesticide ils ne sont pas inoffensifs. Mais que leur utilisation est compréhensible, et parfaitement défendable.
C'est une évidence, et un fait avéré. 

Où j'essaie de mettre des nuances qui échappent visiblement à P. Guigui

Et où j'indique en effet que certains produits bio sont hautement toxiques et
qu'il faut donc se garder d'un angélisme aveugle qui peut mener à des choix
étonnants, par exemple lorsqu'il s'agit de sauvegarder les abeilles.


J'ai, en outre, du mal à comprendre
c
omment il peut oser prétendre que j'attaque les produits bio alors que j'écris : 
"Pourtant, si l'on prend son parti de l'axiome, pour ne pas dire du dogme, de départ : "que du naturel, pas de synthèse", le bio me semble reposer sur une démarche compréhensible, argumentée et, pour tout dire, techniquement et scientifiquement fondée.". 
Non seulement je dis que "le bio me semble reposer sur une démarche compréhensible,
argumentée et, pour tout dire, techniquement et scientifiquement fondée
" mais en outre
je précise, à toutes fins utiles, que mon propos n'est bien sur pas de faire un plaidoyer
en faveur des pesticides de la classe C.M.R.


Que dire, enfin, de sa conclusion : 
"Il faut savoir que la plupart des biodynamistes n'ont jamais lu une ligne des textes de Steiner" ? 
Au delà du fait que P. Guigui s'obstine à ne pas comprendre ce que j'écris sur les raisons de
mes réserves vis à vis de la biodynamie, il me semble compliqué de revendiquer une
philosophie que l'on ignore totalement !

P Guigui me semble être là dans la position du bedeau qui, lorsque je mets en
cause la nature avérée de l'immaculée conception, me répond en substance :
"oui, mais les fidèles n'ont jamais lu une ligne de la Bible".

Mais admettons. 
Néanmoins, en quoi cela remet il en cause mes commentaires relatifs à la nature des préparations biodynamiques ou à l'effet de la Lune qui varierait selon qu'elle est en Scorpion ou en Bélier ? 

P Guigui est étrangement silencieux sur ceci ...
qui est tout de même l'angle essentiel de mon article !
Et quand j'en viens au fondement de mes réserves sur la biodynamie,
l'étrange silence de P. Guigui devient assourdissant ...

Quant à la citation attribuée à Steiner et qui interdirait à quiconque n'a pas d'expérience rurale de juger de questions agricoles, je conseille à P. Guigui de se l'appliquer à lui même. 



Mais sans espoir car Steiner n'en fit rien, parlant lui même beaucoup d'agriculture sans avoir jamais été agriculteur (ni d'ailleurs ses parents : un garde chasse devenu télégraphiste ferroviaire bien avant la naissance de Rudolf, et une mère au foyer).





 
Pour finir sur une note positive, une note d'espoir : 

la prochaine fois que P. Guigui publiera un article sur le sujet, je lui suggère de le faire dans un support plus adapté à la qualité de son argumentation.
Le titre et la couverture sont déjà prêts.


1 Dans "le zéro et l'infini", après Ivanov et sa "fiction grammaticale" c'est Gletkine qui parvient à obtenir les aveux qui mèneront Roubachov à la mort

2 Sur le rôle du Commandant Henry dans l'affaire Dreyfus lire "D." de Robert Harris




Commentaires

  1. je comprends ton énervement face à cette façon de déformer, ta réponse est claire et argumentée face à tous les obscurantismes et les fanatiques bio, mais franchement l'agressivité de de rouyn ça ne vole quand même pas très haut non plus.

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    1. Ok
      Mais sur ce coup là, NdR me semble etre plus dans le diagnostic que dans l'agressivité ...

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