Un Riesling en BioD ? seulement en présence de mon avocat.




Une fois par mois nous sommes environ une dizaine à nous retrouver chez Isabelle et Daniel Sériot
Bien sur il s'agit de vin, de vins et j'en parle aussi régulièrement que possible sur ce blog. 
Nos rendez-vous (plutôt des 4 à 7 que des 5 à 7) se font autour d'un thème défini à l'avance, chacun amenant une bouteille collant au thème. Ainsi, pour qui souhaite rester ensuite, qu'un truc à manger ou à boire et, surtout, à partager ensemble.


La soirée Rieslings, Daniel en a déjà parlé sur son blog. Moi je suis moins rapide. 
Moins précis, également.
Les commentaires de Daniel se trouvent sur son blog avec la première, la deuxième et puis la troisième partie.
Oui :  c'était Riesling open, avec France et Allemagne.
(mais à la fin ce n'est pas l'Allemagne qui gagne).

Il me  fallait donc choisir quoi amener ... en de précédentes occasions j'avais choisi je ne sais plus quel Riesling de Barmès Buecher, puis le beau Kastelberg du Domaine des marronniers (Guy Wach, à Andlau). Beau aussi bien en sec qu'en SGN.
Là l'idée initiale étant d'aller voir en 2014, les Grands Crus me semblaient douteux.
Je suis donc allé chercher plus simple mais sympa.
Enfin, sympa ... c'est toute la difficulté de l'exercice : venir avec un vin que tu crois sympa, voire un peu plus que sympa ... et le goûter à l'aveugle au risque de le trouver insuffisant, voire indigne (et que tes partenaires d'un soir en concluent que tu as voulu les vitrioler à moindres frais).


Finalement j'avais opté pour le Riesling (2014, donc) du Domaine Schoenheitz
Tout s'est bien passé : sans grimper au rideau, j'ai apprécié ce vin, et ce même s'il n'est pas sur mon podium de la soirée ... mais il est vrai qu'il y avait de solides gaillards, par ailleurs ! 
C'est le genre de quille que j'ai plaisir à vider, en particulier grâce à son aromatique complexe. "Bien sur" une base hydrocarbure mais aussi, autour, de jolies notes fruitées - fruits murs - et doucement épicées. Sans être stridente l'acidité est présente, pour autant il y a un beau volume en bouche, du gras. Aussi d'agréables arômes de bouche. Finale marquée par une acidité qui gratte un peu, mais sans être rédhibitoire.
Joli vin que je vais pouvoir continuer à boire sans état d'âme avant, bientôt, de tenter le 2015.


Comme je viens de l'écrire, ce vin n'est pas sur mon podium. C'est que sur le podium il y avait du lourd !


Mon préféré (de très loin) est le Riesling Grand Cru Brand (2010) chez Josmeyer

Oui, c'est lui le Riesling en BioD évoqué dans mon titre foireux. 
C'est mûr, c'est sec, et c'est sacrément beau : superbe équilibre, énorme longueur, très belle matière, nez splendide. 
Je pense que çà ira comme çà, pour les superlatifs. 
Encore un dernier ?
Magnifique vin.

Également superbe, le Ruppertsberger Hoheburg - Trocken (2007) du Dr Burklin-Wolf
On est là sur un vin qui commence à évoluer, au moins à l’œil car tant au nez (agrumes et épices) qu'en bouche on a un joli fruit et cette fraîcheur de bon aloi. La finale est très longue et le vin est, dans son ensemble, remarquable.
Content de l'avoir découvert (même si, au delà de son évidente qualité, j'ai plus de plaisir par ailleurs).


Chez Ginglinger, deux très beaux vins l'un et l'autre en 2014 : le GC Pfersigberg (lieu dit Hertacker) et le Drei Exa. Peut-être le Pfersigberg a t il un poil de matière et de densité en plus, et son nez est il un rien plus complexe ? Peut-être aussi la finale du Drei Exa est elle un rien plus fraîche ?
En tous cas çà tient sacrément la route.


Certaines autres bouteilles m'ont plu, d'autres m'ont moins convaincu, il n'est pas utile de les détailler. Sauf pour dire  que, pour une première fois avec ce producteur, le Riesling Kabinett (2011) Scharzhofberger d'Egon Müller ne m'a pas convaincu. 
Je n'adhère pas. 
Pas du tout. 
Je risque encore me faire lapider et/ou traiter de palais en zinc, mais ce vin est sur un type d'équilibre qui ne me cause vraiment pas.
C'est ainsi.

Alors peut-être mon choix de rester manger, et de venir avec mon avocat était il prémonitoire ?




Ce guacamole je l'ai fait avec des avocats tropicaux.

J'ai découvert l'existence de ces gros avocats en Polynésie, à Mooréa, où nous habitions tout près d'une collection variétale de ce fruit. 
Les données expérimentales après récolte ont pu souffrir de ce voisinage : au delà de leur grosseur ces avocats sont surtout d'une suavité et d'un goût incomparables. Ils sont donc très tentants.


On en trouve parfois par chez nous, même s'il est vrai que lorsque je bossais à Rungis j'en avais bien plus facilement.


Les prémisses sont d'un grand classicisme : il suffit de séparer l'avocat en deux moitiés, d'en ôter le noyau puis de décoller la chair à la petite cuillère pour la déposer dans un plat creux et un peu large après l'avoir aspergée d'un peu de jus de citron.






Habituellement j'ajoute quelques belles pincées de piment doux.
Mais le vrai truc c'est que j'ai, depuis quelque temps, abandonné la tomate que l'on voit dans telle ou telle recette, pour la remplacer - en saison - par de l'oignon frais ou, à défaut, par de l'oignon rouge.
Cet oignon, quelle que soit sa couleur, je le découpe finement en dés avant de l'ajouter au plat.


Il ne reste plus, alors, qu'à travailler le tout pour obtenir la consistance voulue.
N'étant pas fan des textures trop crémeuses je travaille l'avocat à la main, au presse purée. Çà me va bien ainsi, avec une couleur qui n'est pas super homogène et de ci de là des morceaux de chair qui ont échappé à l'écrasement.
C'est au cours de cette dernière phase qu'il faut ajuster en jus de citron (pas trop, mais assez pour protéger la couleur du plat et garantir son équilibre entre acidité du citron et mordant de l'oignon d'un côté et douceur crémeuse de l'avocat de l'autre), et en profiter pour saler.


C'est simple, c'est bon, et ça passe bien avec un Riesling bien sec.




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