Le jour où je suis devenu un influenceur




Alain Albistur - Domaine les Sadons (Pauillac)
Photo Philippe Roulier

Il y avait bien eu quelques signes avant coureurs, plus ou moins marquants.

Mais, pour moi, le vrai point de départ c'est cette fin d'après midi ou, dans les allées d'un salon, je croisais Alain et qu'Alain, sourire aux lèvres (Alain Albistur sourit facilement), me disait à peu près ceci :
"La semaine dernière j'ai eu la visite d'un groupe amené par quelqu'un qui avait lu l'article que tu a mis sur ton blog à propos de mes vins : alors ils sont venus visiter, ils ont goûté, ils ont aimé, et ils m'ont acheté du vin.
C'est sympa
".




Oui Alain : c'est sympa !

Sympa ... et étonnant.
Étonnant
car même s'il arrive que certains de mes billets aient un peu d'audience, de là à penser qu'ils puissent déclencher une visite, qui plus est suivie d'un acte d'achat ...
Mais c'est aussi le but et çà me fait au moins aussi plaisir qu'à toi !
Bon, en même temps, vu les volumes et la fréquence de répétition de l'évènement c'est le genre d'influence qui donne une bonne approximation de l'infiniment petit.

Pour autant, avant, il y avait eu d'autres alertes : pour l'essentiel des invitations plus ou moins surréalistes (et jamais suivies d'effet) à tester tel ou tel objet improbable.
Fort heureusement il y eut aussi de belles choses, dont cette invitation à participer à une soirée parfaite - avec de beaux vins ! - à la Galerie David d'Angers.

Récemment il y a eu d'autres propositions, certaines dont je reparlerai sous peu ... et enfin celle qui fait l'objet de ce billet.



Dans mes centres d'intérêt il y a bien sur le pinard, et puis la musique baroque (alors il faudra bien qu'un jour je blogue à propos des chansons à boire d'Henry Purcell !!
Pour autant ma préférence va à Vivaldi ; à ce propos j'assistais hier soir à un très beau concert d'Amandine Beyer et Gli Incogniti, à Odyssud.).
Et puis les bouquins, dont les bouquins - souvent quelque peu âgés - qui traitent du vin et le vinification.
J'en ai souvent fait état sur ce blog, généralement en parlant de tel ou tel ouvrage que je venais de dénicher ou en m'en servant de base pour une problématique particulière.







C'est donc bien d'un bouquin qu'il s'agit.
D'un bouquin, et de crowdfunding.

Ça fait un moment déjà qu'on voit passer tel ou tel projet de crowdfunding appliqué au pinard, et j'avoue en avoir souvent été perplexe : il me semble en effet que faire un don en contrepartie de bouteilles de vin pour financer un projet ben c'est ni plus ni moins un échange commercial, pas du financement participatif.
Non ?
Mais j'ai pu rater un épisode, ou bien je suis trop con pour tout bien comprendre.
Remarque, les deux ne sont pas incompatibles.

Bref il s'agit là d'un bouquin.
Plus exactement de la traduction en français suivie de l'impression et la diffusion d'un bouquin qui, bien sûr, traite du vin.
Du Vin.
Au travers de son Histoire.



L'Auteur ?
Patrick McGovern, qui est - en Pennsylvanie - aux manettes d'un projet rigolo : archéologie biomoléculaire ... appliquée à la cuisine, aux boissons fermentées et à la santé.

Une sorte de poème.

Fatalement, il est aussi l'auteur du bouquin qui m'intéresse ici :
"Ancient Wine - The search for the origins of viniculture"
Car c'est de la traduction en français de ce bouquin qu'il s'agit.

On trouvera la page crowdfunding du projet en suivant ce lien. Nota : vous y constaterez que les plus généreux - ou les plus téméraires (là aussi les deux ne sont pas nécessairement incompatibles) - bénéficieront d'une ou plusieurs bouteilles de vins sinon antiques du moins élaborés selon des méthodes antiques.

Pour une vision partielle de la chose en français on pourra suivre ce lien.

A ce stade deux remarques :
- je trouve assez délicieux que la préface de l'édition originale soit l’œuvre de Robert Mondavi alors que dans la version française c'est François Morel qui s'y colle.
Joli télescopage.
- en l'état, ce que je vois de la traduction française me laisse parfois un peu perplexe, par exemple en page 12 :
"Pour comprendre pourquoi et comment la vigne eurasienne est centrale dans l'histoire du vin, il nous faut retourner à une période de la préhistoire humaine ensevelie dans les brumes du temps. De soi-disant interprètes du passé pris au piège de la quatrième dimension empêchent le voyage dans le temps. La flèche du temps est pointée dans une direction, et notre tâche est de scruter des millions d'années en arrière etc ..."

"De soi-disant interprètes du passé pris au piège de la quatrième dimension empêchent le voyage dans le temps" !?
Je comprends pas tout sur ce coup là ...

Mais je pinaille.

Je pinaille car cet ouvrage qui, dans sa VO, bénéficie d'une très bonne presse est une somme pas loin d'être indispensable à tout personne qui s'intéresse un tant soit peu au Vin et à son Histoire ...
Une somme qui, en outre, fera un utile complément à "Une Histoire mondiale du Vin" d'Hugh Johnson.



Alors même si le mail que j'ai reçu ne parle pas de la traduction en français de "Ancient Wine" mais plutôt de son adaptation française ... et que ce adaptation française me laisse un rien perplexe, je vais peut-être bien me mettre au crowdfunding moi !?
(enfin je m'y mets ... dès que j'ai compris comment fonctionne ce foutu site sur lequel je n'arrive pas à m'inscrire).




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